L’artiste américaine Stephanie Sarley (1988-) a été sélectionnée parmi les vingt “best vagina moments 2016” de Cosmopolitain (“qui pourraient pour certains s’intituler “le bon goût était en option”). Une bizarrerie quand on regarde l’ensemble du palmarès.
Stephanie Sarley n’a en effet rien à voir avec la surenchère de la robe échancrée et du pubis imberbe – du code du porno traditionnel, en fait – qu’exhibent les autres sélectionnées. Elle se situerait même à l’autre bout du spectre depuis qu’elle a pris conscience, après ses études artistiques, que ses maîtres étaient tous des hommes. Que la représentation du pénis était chose admise, exercice ordinaire, quand celle du sexe féminin n’allait pas du tout de soi. Artiste engagée, Stephanie Sarley travaille de fait sur la représentation du sexe féminin et le pouvoir rendu aux femmes.
Dans ses vidéos de fruits, l’artiste californienne montre une orange sanguine, une demi-fraise, la moitié d’un ananas. Et la manière dont elle touche les différentes parties du fruit, le jus qui en coule, tout évoque immédiatement le sexe féminin. “Le fruit prend des significations tellement différentes selon les personnes. Ils peuvent être ressentis comme quelque chose de dégoûtant, d’immonde, ou d’excitant”, explique-t-elle au Huffington Post.
“On voudrait croire que les femmes ne se masturbent pas autant que les hommes, ajoute-t-elle à Curve. Qu’elles ne sont pas autant branchés sexe que les hommes. Mon travail sur les fruits brise l’idée stigmatisante selon laquelle la femme ne s’intéresse pas au sexe. Je veux aussi provoquer les gens sur le regard qu’ils portent sur leur propre sexualité. Sur ce qu’ils assument ou non de leur sexualité.”
Illustrations: DR.